Depuis le début de l'écriture de "la menace de l'ombre" et des autres fanfics, certains textes sont venus s'ajouter sur le côté. Il se limite à un seul texte , d'où le "one-shot". Je vous propose de les découvrir dans cette nouvelle section. Le dernier né s'appelle "Nightmare". Le voici:






Je suis si bien, allongé dans cette prairie, le regard vers le ciel.

 

J'ai l'impression de flotter.

 

D'un bleu limpide, il ressemble à une mer paradisiaque dans laquelle nagent de magnifiques poissons tropicaux tant les nuages qui le parcourent jouent de couleurs et de reflets avec les rayons du soleil qui commence à se coucher sur l'horizon. La légère brise qui vient chatouiller mon visage amène de douces effluves florales, telle la houle qui porte les embruns.

 

Que j'aimerai partager ce moment avec toi, ma douce. Que j'aimerai que tu sois à mes côtés.J'aiguiserai le moindre de mes sens pour me lancer dans une exploration de tout ton être. Ecouter le moindre de tes soupirs, de tes respirations, le bruissement du tissu sur ta peau délicate. Voir tes cheveux voler au vent , admirer la perfection du plus petit trait de ton visage, la grâce de tes gestes. Sentir ton parfum tendre et printanier. Toucher tes mains si douces et délicates, te tenir par les hanches, te serrer dans mes bras. Goûter au sucre de tes lèvres et finalement ,si tu me le permets, à la plus secrète et plus intime de tes saveurs. Tu es si loin de moi, hors d'atteinte de mes mains mais si proche par la pensée. Je t'aime, je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours, même au delà de la mort. Même elle n'arrivera pas à t'enlever à moi.

 

Qui de nous d'eux prendra-t-elle en premier, je ne le saurai peut être jamais mais sache, ô ma déesse, que c'est avec bonheur que je la laisserai m'emmener en ton nom.

 

Mais quelle est cette sensation qui vient titiller mes narines? Pourquoi mes yeux piquent-ils autant? Seraient-ce des larmes qui sont en train de monter à cause de la tristesse de ton absence? Il faut que je les essuie, personne ne doit me voir pleurer et encore moins toi! Mais qu'est-ce que ce rouge sur la main que je viens de porter à mes yeux? Du sang? Mon sang? Oui, mon sang! Et cette odeur et ce picôtement? Ce sont les fumées noires et funestes de l'incendie qui est en train de ravager le moindre bâtiment alentour.

 

La douleur est désormais si forte que j'en perds presque connaissance. Son effet euphorisant est en train de disparaître. Ce liquide vital qui entâche mes mains est chargé dans ses moindres particules du cosmos que j'ai brûlé jusqu'au firmament pour toi. Ce qui à mes yeux a été pendant un instant le paradis redevient ce qu'il est en réalité, l'enfer du champ de bataille. De là où je suis, je n'arrive pas à distinguer mes compagnons mais je ressens la faiblesse de leurs cosmos qui comme le mien est sur le point de s'éteindre. La gravité de mes blessures me rend impossible le moindre mouvement. J'arrive à peine à relever la tête pour voir les lacérations qui ont déchiré mon ventre qui s'offre désormais à la charogne. Je suis condamné à mourir ici et maintenant. Qui aurait pu croire que la défaite d'Hadès aurait de telles conséquences? Ce qui devait sauver le monde l'a en réalité conduit à sa perte. J'en suis à me demander si tous nos sacrifices et ces vies perdues auront servi à quelque chose....Je meurs tout de même avec la joie de t'avoir cotoyé, même si je n'ai jamais osé te déclarer mes véritables sentiments. Adieu Athéna! Adieu mon amour!

 

Ainsi furent les derniéres pensées de Jabu de la Licorne, mort comme les autres chevaliers de la déesse de la guerre en affrontant cet ennemi surgi du plus profond des enfers il y a à peine quelques heures.

 

 

 

Quelques temps plus tôt , dans une contrée retirée au coeur de l'Allemagne.

 

Le sol se met à vibrer, un grondement commence à se faire entendre , les roches glissent le long de la pente. Le bruit très grave monte de plus en plus dans les fréquences et passe petit à petit vers un aigu strident. Une énergie gigantesque commence à suinter des moindres interstices du sol comme le ferait les gaz d'un volcan sur le point d'entrer en éruption. L'aura qui émane du sol est noire et sinistre, des reflets violets dansent autour de ces dégagements vaporeux. De plus en plus de volutes se libérent. Soudain le silence se fait en même temps que plus un gaz ne s'échappe . Le sol se déforme alors , il semble enfler comme le ferait une poitrine qui prend une grande inspiration. Le mouvement s'arrête et après une pose d'à peine une seconde, il se recreuse et s'effondre dans un vacarme immense. Le cri retenu si longtemps se libére de toute sa puissance sous la forme d'un immense serpent. La tête seule fait au moins dix mètres d'envergure. Le corps sort d'un moins cinquante mètres lorsque l'animal cauchemardesque stoppe son avancée. D'un battement de sa langue bicéphale et d'un mouvement de tête, il scrute les alentours. Il redescend alors et pose toute sa longueur sur le terrain qu'il vient de dévaster. Dans un mouvement grâcieux, il s'avance et extirpe le reste de son corps de l'orifice qui vient de lui redonner naissance sur cette Terre. Comme tout nouveau-né, il se met immédiatement en recherche d'une première pitance. Cette créature aux sens aiguisés et efficaces ne tarde pas à localiser ce qu'elle cherche et s'empresse d'en prendre la direction: le village situé à peine à quelques kilomètres de là, du château des Heldenstein. Les habitants ne savent pas encore quel danger les menacent, eux qui viennent de passer une journée des plus étranges. Ils ont en effet assisté à une éclipse totalement imprévue et sans connaître la réalité de la situation.

 

Loin du monde humain, dans une dimension très distante, ravagée par la destruction qu'a engendré la mort du maître des lieux, reposent les restes de ceux qui ont vaillamment combattu pour sauver l'humanité du dessein génocidaire d'Hadès, le dieu de la mort. Ils sont les premières victimes de ce monstre reptilien qui vient de traverser le monde des défunts pour revenir dans celui des vivants. Voici le récit des évènements: Athéna tenait dans ses bras le chevalier divin de Pégase, mortellement blessé par son adversaire, tout deux entourés de leurs compagnons d'arme, ils s'apprêtaient à rejoindre le monde qu'ils venaient de sauver lorsqu'un étrange phénomène se produisit. Une partie du ciel d'Elysion changea de forme, on aurait dit que quelque chose l'aspirait, telle l'eau se précipitant dans un syphon. Tout ce qui était en train de s'écrouler se retrouva aspiré dans ce vortex. Une immense tornade emportant le moindre débris prit forme au dessus du palais. Ces multiples morceaux dessinaient des spirales qui convergeaient vers ce syphon céleste. Les chevaliers et Athéna luttaient de toutes leurs forces pour ne pas être emportés à leur tour lorsque soudain une forme sombre descendit le long de ces courants. Tel un tentacule et à une vitesse vertigineuse, cette forme se sépara en plusieurs membres qui vinrent frapper de plein fouet nos valeureux chevaliers. Ils furent instantanément désintégrés comme le serait un tas de sable soufflé par un grand coup de vent. Même la déesse Athéna ne résista pas à cette attaque. Les chairs se consumèrent, couche après couche, mais sans la moindre flamme. Les couleurs changèrent au grès du type de tissu touché. Un élève en anatomie y aurait retrouvé les écorchés sur lesquels il apprend sa science. En quelques secondes ne restèrent plus que les os, blancs et nettoyés. Eux non plus ne résistèrent pas au ravage quasi acide du pouvoir qui est en train de se déchaîner. Seuls les matériaux solides semblaient résister, c'est à dire les vêtements et les armures qui , vidées de leurs porteurs , reprirent une forme totémique. Ce qui constituait les six corps s'agglutina en une masse visqueuse et grouillante, difforme. Petit à petit, des sortes de petits amas se formèrent par endroit sur cette monstruosité, chacun prenant la forme d'un élément d'un nouveau corps. Ce fut d'abord ce qui ressemblait à un coeur qui apparut au bout de cette excroissance. Les artères et veines commencèrent à se dessiner. La pompe enclencha un battement tout en s'élevant comme une pieuvre prenant appui sur ses tentacules que sont les différents vaisseaux sanguins qui continuèrent de se former.

 

Une voix rauque et enroué se fit entendre.

 

"Grâce à toute cette viande fraîche et à ce sang divin, je n'ai pas eu de problème pour reconstruire mon corps. Vous allez payer au prix fort mon emprisonnement!"

 

Successivement, les poumons, les viscères, l'estomac, les reins et tout ce qui constituent un corps humain normal s'assembla dans un bruit d'ébullition et de mijotage d'un bouillon montant doucement en température. Le dieu-serpent égyptien Apophis retrouva ainsi son enveloppe divine qui lui fût oté lors de l'emprisonnement de son âme au plus profond des enfers, là où seul un dieu puisse accéder. Il prit alors sa forme animale et se précipita vers l'ouverture créée par l'union des douze chevaliers d'or avec la ferme intention de tout détruire sur son passage sans omettre de se repaître des âmes perdues à la recherche de la moindre once de pouvoir supplémentaire.

 

 

Son but ultime est d'absorber toute l'humanité corps et âmes pour pouvoir créer son propre monde. Chaque nouvel apport le fait grandir expliquant la taille démesurée qu'il arbore lors de son retour à la surface terrestre. Apophis ondule de tout son corps pour avancer vers la pitance que ses sens aiguisés ont détectés. Malgré son gigantisme, son déplacement n'émet pas le moindre bruit ni la moindre vibration, rendant encore plus dangereuse et surprenante son arrivée dans la paisible bourguade. A peine aperçu, par les premiers villageois, des hurlements et la panique s'emparent d'eux. Sous leurs yeux , ils voient leurs proches, voisins et amis se faire dévorer vivants par le monstre sorti de leurs pires cauchemars. Des morceaux déchiquetés de corps , des giclées de sang, voici ce que laissent échapper la bouche d'Apophis. Ceux qui éspèrent se protéger en s'enfermant dans les maisons et autres bâtisses se retrouvent ensevelis sous les décombres que provoquent les énormes coups de queue qui balance dans tous les sens. Non content de les tuer ainsi, le dieu-serpent prend un malin plaisir à fouiller les débris à la recherche du moindre encas. Sa faim est sans limite, tout être vivant sera sa proie. Il se dirige donc vers un nouvel endroit, prêt à tout engloutir sur son passage.

 

 

 

Depuis le début , j'assiste impuissant à ces horreurs. Je vois, j'entends, je sens, je goûte, je touche, je pense même tout cela. Je suis prisonnier de ce corps qui est et n'est pas le mien en même temps. Je connais la moindre de ses pensées et je sais son but ultime: le vengeance. Qui pourra bien arrêter cette folie meurtrière? Je pensai mourir paisiblement en quelque sorte, puisque ma victoire entraînerai automatiquement la disparition des Enfers mais au contraire, c'est un cauchemar encore pire qui se déroule maintenant sous mes yeux impuissants.

 

Sûremement prévenus, ce sont maintenant mes amis chevaliers qui font face à cette créature dont je ne suis désormais plus qu'une infime partie. Compagnons, délivrez-moi, délivrez-nous de cet enfer! Je vous en pris! Je vous en supplie de toute mon âme!

 

Non! Non! Eux aussi tombent les uns après les autres face à cette incommensurable pouvoir. Adieu, adieu mes amis....Plus rien ne pourra le stopper désormais....

 

Mais que se passe-t-il? On dirait qu'il commence à se mordre lui-même! Qu'est-ce que ça veut dire? Ses pensées, elles m'envahissent, il veut s'absorber lui-même pour donner naissance à son propre monde. Cela ne finira donc jamais? J'ai l'impression d'être à nouveau "mangé" comme tout à l'heure, lors de son apparition à Elysion. Quelle terrible sensation! Encore pire que la première fois!

 

 

"Réveilles-toi! Seiya, réveilles-toi! Ce n'est qu'un cauchemar, encore un autre de tes nombreux cauchemars."

 

J'ouvre les yeux, le corps trempé de sueur, collant aux draps de soie de ma couche. Je suis dabs ma chambre, un léger rayon de soleil perce entre les épais rideaux. Je tourne la tête et je tombe sur le doux regard de ma bien-aimée qui d'un geste tendre du revers de la main caresse ma joue humide et vient délicatement poser un baiser sur mes lèvres.

 

"La guerre est finie, nous avons gagné. Oublies toutes ces horreurs et occupe-toi plutôt des choses importantes."

 

"Très bien, commençons par toi alors!"

 

Seiya se jette alors sur Saori et se met en marche pour une matinée torride comme ils en passent beaucoup depuis leur retour au Sanctuaire et leur nouvelle vie d'amoureux au grand jour.








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